jeudi 16 janvier 2014

Le renoncement incompréhensible de nos élu-e-s

Jeudi 9 janvier 2014 s'est tenue la première réunion du conseil communautaire de la nouvelle communauté de communes. Cette réunion était d'une importance capitale puisqu'elle installait un « bureau » jusqu'aux prochaines élections (1 Président et 7 Vice-présidents) afin de procéder au travail sur les compétences et leur restitution ou non aux communes dans les 3 mois. C'est donc l'avenir de nos communes qui se jouait ici, en particulier sur l'eau et la petite enfance.

Nous vous proposons d'en relater ici les grandes lignes mais surtout de vous informer de l'attitude inquiétante des élus Taulignanais comme vous pourrez le comprendre à la fin de cet article.

Une première surprise

Après les discours convenus d'ouverture dans une tension palpable qui se confirmera par la suite, Jean-François Siaud a demandé la parole pour lire une déclaration qui fut, pour nous, pour le moins agréablement surprenante.



Depuis plus de 2 mois nous interpellons le Maire de Taulignan et son premier adjoint Jean-Louis Martin, ex-premier Vice-président de la Communauté de communes du Pays de Grignan (CCPG), sur nos inquiétudes quant à cette fusion peu claire, mal préparée, qui risque de mettre notre village dans une situation de dépendance quant à l'eau et le reste.

Depuis plus de 2 mois nous n'essuyons que mépris et insultes.

Quelle ne fut pas notre surprise en entendant M. le Maire jeudi soir puisque nous y avons retrouvé nos propres mots ! En effet, en s'exprimant (au nom de Taulignan semble-t-il) Jean-François Siaud a fait part des inquiétudes que nous pointons depuis le début, demandant alors une suspension de séance pour qu'avant le vote du « bureau » les personnes qui se présenteront aux différents sièges puissent préparer une déclaration qui nous éclaire sur leur vision de cette intercommunalité, en insistant sur l'importance de ces 3 mois et des décisions qui devront être prises quant aux compétences « eau » et « petite enfance ».

Nous ne pouvons que nous réjouir de ce retournement de comportement et nous nous félicitons de cette prise de position dans laquelle nous avons retrouvé nos propres positions. Malheureusement, une fois de plus, cette déclaration en restera aux intentions et en contradiction avec l'attitude réelle des élu-e-s Taulignanais-e-s, comme la suite de la réunion le montrera.

Une impréparation flagrante

Cette déclaration entraîna un échange conflictuel interminable et convenu, presque risible si les enjeux n'étaient pas aussi lourds de conséquences pour nos villages, entre le Maire de Taulignan et celui de Grignan, pour aboutir ... à rien...
Le vote s'est mis en place comme convenu sur des personnes sans que l'on sache réellement qu'elles étaient les intentions de chacun-e pour cette intercommunalité.

Ce premier épisode a révélé toute l'improvisation de la CCPG (que la suite confirmera) et les fortes tensions avec l'ex-CCEP (Communauté de communes de l'Enclave des Papes), mais aussi avec Grignan.

A part le position du Maire de Taulignan, personne d'autre ne prendra la parole du côté drômois, pas même Marc Roustan ex-président de la CCPG, ni son premier Vice-président Jean-Louis Martin. Plus qu'étonnant...

Une sombre élection éclairante

Nous ne relaterons pas ici tous les votes interminables puisque le Président et les 7 Vices-présidents ont été élus un par un à bulletin secret, mais nous en donnerons les points essentiels. Précisons qu'avait été décidé par tous les membres présents que parmi les 8 personnes qui formeraient ce « bureau » resserré jusqu'aux prochaines élections, 4 seraient Drômoises et 4 seraient du Vaucluse et que chaque territoire aurait un siège tour à tour.

Après donc l'élection sans surprise de Patrick Adrien à la présidence, poursuivant ainsi le mandat qu'il menait à la tête de la CCEP, c'est dans la visible surprise et irritation que les élus de la CCPG (confirmant par là leur improvisation) ont constaté l'élection de Bruno Durieux, Maire de Grignan, à la première vice-présidence, contre Marc Roustan. Cette désignation démocratique a été vécue comme une défaite par la CCPG, les propos du Maire de Taulignan lors de ses vœux le lendemain le confirmera.

Le reste du processus ne manquât donc pas de refléter ces tensions peu rassurantes pour l'avenir puisque sur chaque vote le nombre de bulletins blancs fut très élevé, ce chiffre atteignant même 18 sur l'élection à certains sièges !

L'incroyable renoncement des élus Taulignanais

Le plus surprenant, et même le plus inquiétant au final, c'est l'attitude des trois représentants de notre village. En effet, lors de ces votes pour désigner les personnes qui auront en charge d'organiser la fusion ou la restitution des compétences, aucun d'entre-eux ne s'est présenté pour être dans cet organe fondamental qu'ils désignent pourtant eux-mêmes comme capital pour l'avenir de notre village comme l'a dit M. Siaud dans sa déclaration et le Conseiller général Luc Chambonnet l'a rappelé le lendemain à Taulignan.

Comment comprendre cette attitude ? Comme expliquer que dans des déclarations d'intention Jean-Louis Martin, Nicole Fontany et Jean-François Siaud proclament leur attachement à l'intérêt général, à la gestion publique de l'eau et à notre village, et que dans la réalité, lorsqu'il s'agit de prendre les responsabilités nécessaires pour intervenir là où l'on peut pour préserver ces intentions, ils renoncent ?

Déduction et hypothèses

Qu'est-ce qui peut expliquer ce décalage entre les discours et les actes des élus de notre village ?

Nous n'espérons aucune réponse puisque nous savons déjà qu'ils refusent de faire la clarté sur leur attitude contradictoire, la lettre insultante à notre égard qu'ils ont diffusé par l'intermédiaire des associations du village le clame.

Nous ne pouvons donc que nous interroger.

On pourrait croire qu'un arrangement en amont, au sein de la CCPG, aurait désigné 4 personnes en excluant Taulignan et son premier adjoint, pourtant ex-premier Vice-président de cette Communauté de communes ?
Il n'en est rien puisque lors du vote pour le dernier siège revenant à la Drôme, personne ne s'est présenté spontanément ! En effet quand l'appel à candidature a été lancé par le nouveau président, personne côté dromois n'a levé la main ce qui, du coup, a poussé un élu du Vaucluse à se présenter. C'est en voyant cela que la doyenne de l'assemblée, Madame Frison, Maire de Roussas, a courageusement compris que ça ne pouvait pas se faire comme ça et qu'elle a fait acte de candidature pour sauver la face de la Drôme !

Pourquoi alors Jean-Louis Martin, ex-premier Vice-président de la CCPG et annoncé futur prétendant à la mairie de Taulignan a-t-il choisi délibérément de ne pas assumer ses responsabilités dans cette instance dont les travaux vont être essentiels pour l'avenir de notre village ?

Est-ce de l'improvisation totale sur une sujet aussi important ou est-ce une décision réfléchie ?
Ne se sent-il pas à la hauteur de la tâche qui lui incombait logiquement ?
A-t-il eu peur des risques qu'il fallait prendre pour faire aboutir ses déclarations d'intention, à savoir la restitution de l'eau aux communes, seule et unique garantie de sa préservation en gestion publique ?
A-t-il choisi de privilégier son élection à la mairie de Taulignan plutôt que d'en défendre les intérêts mis en jeu dans cette intercommunalité comme Jean-François Siaud l'a dit ?
A-t-il décidé volontairement de ne pas mettre les mains dans le cambouis de l'intercommunalité pour montrer patte blanche aux électrices et électeurs de Taulignan et laisser croire à sa virginité dans ce processus ?

Ne pas choisir c'est déjà choisir !

Osera-t-on nous dire que c'est pour se consacrer entièrement à notre village qu'on renonce à ce qui va déterminer son avenir ?

Après cela, nos élus oseront-ils encore dire qu'ils feront tout pour préserver l'eau en gestion publique ?
Une fois de plus, ils auront beau jeu de voter contre une éventuelle Délégation de service public au privé alors qu'ils ont renoncé à en empêcher la mise en place des conditions !

Nous nous interrogeons et n'osons pas formuler de réponses.




Puisque nos élus ont dit publiquement qu'ils ne répondraient plus à nos sollicitations, peut-être les Taulignanais pourraient-ils les interroger et leur demander des comptes ?
Puisqu'ils ont trouvé le moyen de diffuser largement la lettre qui nous insulte en instrumentalisant les associations du village, ils pourraient de même, faire connaître publiquement les raisons de leur renoncement ?
M. le Maire a présenté ses vœux samedi 11 janvier, au lendemain de cette réunion, et en a profité pour parler de cette intercommunalité et des inquiétudes qu'il avait enfin. Pourquoi n'a-t-il pas expliqué cette attitude incompréhensible ?


Autant d'interrogations qui laisse l'avenir de Taulignan dans une inquiétante incertitude.

Pour notre part, nous réaffirmons que depuis le début de cette fusion la direction de la CCPG est dans l'improvisation (nous n'en ne connaissons ni ne jugeons pas les raisons), que les élu-e-s Taulignanais tiennent un discours public à l'opposé de leurs actes et qu'il était impérieux de participer à cette instance de travail au sein de la nouvelle intercommunalité puisqu'elle va décider de notre avenir.


Y avoir renoncé pourrait être une faute si aucune raison supérieure ne le justifie.

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