Vendredi 24 janvier 2014 s'est tenu le deuxième conseil communautaire des territoires du Pays de Grignan et de l'Enclave des Papes. Ce rendez-vous était important puisqu'il était celui du vote pour la restitution ou non des compétences, en particulier de la petite enfance et de la gestion de l'eau.
Nous
avons eu le plaisir, contrairement à la première réunion, de voir
naître un espoir quant à notre bataille pour la sauvegarde
de la gestion de l'eau en régie publique. Vous verrez dans cet
article en quoi, si nous n'avions pas
provoqué, en remuant ciel et terre contre vents et marées, une
réaction publique de nos élus, tout aurait été ficelé et fait
sans que personne ne s'en aperçoive.
Des incertitudes
La
première compétence discutée fut celle de la petite enfance.
Présentée comme optionnelle, la décision de restitution ou non a
été repoussée en 2015, sachant que ce type de compétences peut
bénéficier de deux ans pour que l'intercommunalité prenne une
décision et en définisse l'intérêt communautaire.
Étrangement,
et nous ne comprenons toujours pas pourquoi, la gestion de l'eau a,
quant à elle, été associée à l'assainissement et de fait n'est
plus optionnelle mais facultative (comme nous l'expliquions dans nos
premiers articles). Ceci implique de décider de sa restitution ou on
aux communes dans les 3 mois, avant le 9 mars 2014.
Étrangement
encore, alors que la réponse de M. le Préfet était claire, M.
Adrien, Président de la communauté de communes, a précisé que le
vote sur cette restitution se ferait à la majorité simple alors que
les services de l'Etat affirment qu'elle doit se faire à la majorité
qualifiée.
Des
doutes subsistent donc encore sur les modalités de ces choix.
Un soutien inattendu
Alors
que nous essayons de faire comprendre les risques du transfert de
cette compétence à l'intercommunalité depuis 4 mois, et
alors que nous avons toujours trouvé porte close du côté de l'ex
CCPG, quelle n'a pas été notre surprise en entendant la prise de
parole de M. Durieux, 1er Vice-président du nouvel EPCI !
En
effet, c'est à un véritable plaidoyer en faveur de la
restitution de la compétence « eau » aux communes
que nous avons eu droit, mettant en évidence les risques que nous
dénonçons depuis le début et l'incohérence de le faire
dans l'urgence des 3 mois légaux. Bruno Durieux a alors proposé
de procéder à la restitution de cette compétence aux communes afin
de prendre le temps de faire un état des lieux sérieux des
réseaux, des conditions, des nécessités, des conséquences, etc.
Il a
expliqué qu'une telle décision n'aurait comme conséquence que de
recréer un syndicat pour l'Enclave, ce qui ne changerait rien pour
les 4 villages qui sont en Délégation de Service Public. Il a même
précisé que cela se limite à une écriture légale et comptable
sans conséquence lourde pour personne. Il a par contre confirmé
que si cette compétence revenait à l'intercommunalité, non
seulement c'est un risque pour elle à cause des incertitudes
évoquées, mais c'est aussi de très nombreux problèmes pour les
communes qui sont aujourd'hui en régie communale. Un élu de
Montségur illustrait alors ce propos en disant que sur leur commune
ils n'auraient plus personne sur place pour s'occuper du réseau.
Cet
argumentaire clair et précis a ébranlé le conseil communautaire et
montré, comme nous ne cessons de le répéter, qu'il est possible de
changer les choses pour peu qu'on en ait une réelle volonté, la
sincérité et qu'on fournisse le travail nécessaire.
Un virage à 180°
Mais
la surprise la plus grande nous est venue des élus Taulignanais.
A la suite de l'intervention du Maire de Grignan, Jean-François
Siaud, Maire de Taulignan a pris la parole pour dire :
« Pour la première fois de ma vie je suis d'accord avec Bruno Durieux ! »
Nous
avons alors découvert que les élus de notre commune avaient changé
complètement d'avis. Ce sont donc nos propres arguments que nous
avons entendu portés par M. Siaud, allant même jusqu'à faire
valoir l'argument démocratique de la future élection municipale
qui mériterait qu'on laisse aux « nouveaux élus » ce
choix conséquent sur l'eau.
Nous
saluons ce changement radical que nous considérons comme une
victoire pour notre collectif et nous nous réjouissons de voir que
notre municipalité nous rejoint dans notre combat.
Nous avons toujours dit que nous
voulons nous battre pour l'intérêt général, et même si on a
essayé de nous réduire à des opportunistes, nous avons toujours
tenu bon. Nous avons toujours dit à nos élus que nous étions prêts à travailler avec eux sur ce sujet en leur répétant que
c'était maintenant qu'il fallait agir et qu'après le transfert ce
serait trop tard. En effet, si aujourd'hui il ne s'agira que d'une
écriture juridique et comptable pour recréer un syndicat pour
l'Enclave si nous restituons cette compétence aux communes, pour
conserver la gestion publique de l'eau en 2017 si la compétence
passait intercommunale, il faudrait que l'Enclave sorte de sa
Délégation de Service Public et pour cela que l'intercommunalité
« rachète » les investissements engagés par
l'entreprise privée délégataire. Le coût serait alors
exorbitant et se répercuterait sur les factures.
Des conseillers surpris
Si nous disons ici que nos élus
ont procédé à un changement radical c'est parce que ce qu'ils
disent aujourd'hui ne correspond pas à ce qu'ils nous ont dit depuis
des mois. Mais c'est surtout parce que ce sont les autres élus du
conseil communautaire qui l'ont exprimé sans détour. En effet,
des élus des villages de l'Enclave n'ont pas manqué de donner de la
voix en entendant la position de Taulignan.
Comme le disait donc justement
l'article de la Tribune qui a mis notre collectif en alerte il y a
plusieurs mois (voir notre article), il y a
bien eu une décision, un accord, entre tous les élus des 2
anciennes communautés de communes pour échanger l'eau contre la
petite enfance. Un conseiller de Grillon l'a
affirmé clairement sans que personne ne démente, en disant ne
pas comprendre pourquoi, alors qu'ils avaient engagé leur parole depuis
plusieurs mois sur une décision commune de transférer l'eau à
l'intercommunalité, certains élus drômois revenaient sur
leurs décisions. Il précisait même qu'il trouvait ce reniement
insupportable puisqu'il le croyait lié à des raisons
électoralistes.
Aucune réaction de l'assemblée.
Il terminait alors en rappelant
que si un travail sérieux avait été fait en amont par tout
le monde, comme ils en avaient la possibilité, on n'en serait pas
là.
Une décision reportée
Au final, le vote sur la
restitution ou non de la compétence « eau » a été
reportée au prochain conseil qui se tiendra le 21 février à 18 h à
Valréas. Jusqu'à
cette date, nous serons donc présents
partout ou nous pourrons
continuer de faire comprendre notre position de plus en plus entendue
et nous appelons à rejoindre
largement le collectif eau
que nous avons créé avec d'autres villages et dont le blog se
trouve ici : http://collectifeauccpg.wordpress.com/
Nous retenons donc de ce conseil communautaire plusieurs choses :
1 – Il y a eu un accord, il y a plusieurs mois, pour que l'eau soit transférée à la communauté de communes et nos élus (surtout en étant à la 1ère vice-présidence) étaient donc bien d'accord.
2 – Nos élus ont changé radicalement d'avis aujourd'hui et nous nous en félicitons, conscients que nous y sommes pour quelque chose.
3 – Rien n'est donc joué, preuve qu'il était possible d'agir et qu'il aurait été préférable de le faire avant.
4 – Il y a des tensions dans l'intercommunalité, essentiellement liées à quelques élus qui ne permettent pas d'établir la confiance nécessaire pour faire un travail au service de tous.
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